Projet du collectif F71 pour le Centre Pénitentiaire de Fresnes
et le Conservatoire Municipal du 5e arrondissement de Paris
Cette saison, suite à notre précédent travail, Tatouages utopiques, mené à la Maison d’Arrêt de Fresnes (94) au printemps 2014, nous mettons en place un projet adressé parallèlement aux étudiants du Conservatoire Municipal du 5° arrondissement de Paris (élèves de théâtre, de musique improvisée et de danse) et à un groupe de détenus de la Maison d’Arrêt de Fresnes.
Nous nous intéressons aux racines du rock et à ses héros oubliés dans le contexte de la ségrégation raciale, pour proposer un projet composé d’ateliers de pratique théâtrale, musicale et plastique, de conférences, projections de films… A l’issue du travail, tous les participants seront réunis pour des présentations publiques à l’intérieur comme à l’extérieur des murs.
Le rock’n’roll est-il né lorsqu’un jeune blanc nommé Elvis, surgi du Sud américain, s’est mis à onduler du bassin en chantant au point de rendre les filles hystériques ? Sa création appartient-elle plutôt aux musiciens noirs issus des gospels et du blues qui accélèrent le beat des chansons, hurlent des paroles crues sur l’alcool et les filles, comme possédés par le démon?
Que se passe-t-il entre 1947 et 1960 pour que l’ensemble des teen-agers se mette à provoquer leurs parents, écouter de la musique de sauvages sur des pick-ups, porter des blousons noirs et des bottes de motos ? Comment le rock incarne-t-il l’invention de l’adolescence, le rapport entre noirs et blancs, le combat entre l’Esprit Saint et le Démon ? Tout cela n’est-il possible que parce l’Amérique entre dans une ère prospère, vouée à la consommation ?
Faire du théâtre sur un moment précis de l’histoire, les années 40 et 50 aux Etats-Unis. Le temps de la ségrégation, notamment dans les Etats du Sud. Blancs et Noirs, « séparés, mais égaux ». Tout le monde peut prendre le bus, bien sûr mais pas à la même place. Tous peuvent aller à l’école mais pas dans les mêmes écoles. Tous écoutent de la musique mais sur des radios différentes. Les disques ont des classements spécifiques, ce sont les «racial records». Pourtant, en 1955 souffle un vent de révolte sur plusieurs fronts. Révolte pour les droits civiques, avec des avancées décisives pour le droit des noirs américains ; révolte adolescente contre les adultes, la naissance du rock’n’roll brouille les codes musicaux, déplace les frontières.
Notre pièce, What are you rebelling against, Johnny ? * prend la forme d’un théâtre épique où la musique et la danse se mêlent à la narration et font avancer de concert l’histoire, autour de figures incarnées.
*“Contre quoi tu te rebelles, Johnny? », réplique du film L’équipée sauvage de László Benedek.
Représentations
1ère étape
Vendredi 18 mars 2016 à 19h00 et 20h30 – Conservatoire Gabriel Fauré (Paris 5è)
2ème étape
Vendredi 3 juin 2016 à 14h30 – Centre Pénitentiaire de Fresnes (94)
Samedi 4 juin 2016 à 20h00 – Conservatoire Gabriel Fauré (Paris 5è)
Mercredi 15 juin 2016 à 19h00 – Maison des Métallos (Paris 11è)
Intervenants :
Stéphanie FARISON et Lucie NICOLAS, écriture et mise en scène
Mélanie AUTIER, production
Siegfried ‘Ziggy’ MANDACE, guitare,
Jane JOYET, scénographie,
Frank CONDAT, lumière, son et régie générale,
Frédéric LEMAITRE, régie générale du Conservatoire
Egalement au Conservatoire:
Caroline DAVID et ses classes de danse contemporaine,
Sandrine JEAN et ses classes de danse classique,
David PATROIS et l’atelier Jazz
Sont également intervenus en détention :
Maboula SOUMAHORO, Maitre de Conférence à l’Université de Tours,
Michka ASSAYAS, journaliste musical,
Julie MAINGONNAT et François MICHEL, musiciens et comédiens
Avec :
Amine, Andriy, Bérenger ANCEAUX, Charlie BOURDET, Clara PAUTE, Daudu, Eric, Estelle BABINOT, Fanny JOUFFROY, Guilhem LANTERNIER, Jérémy, Jules BISSON, Loïc CARCASSES, Louise MOIZAN, Mahamet, Momo, Mouna SOUALEM, Mouss, Pierre-Louis BALON, Quediouma, Riad, Ritchie, Steve, Suzanne de BAECQUE, Thomas ZUANI, Tilly MANDEL, Willy MAUPETIT
Production :
Le collectif F71 – La concordance des temps,
avec le soutien de la Permanence Artistique et Culturelle de la Région Ile-de-France et de la DRAC Île de France dans le cadre du dispositif « Culture Justice »,
Le Centre Pénitentiaire de Fresnes – Le Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation du Val-de-Marne (SPIP 94)
et son coordinateur culturel, Romain Dutter,
Le CMA 5 de Paris, son directeur Hacène Larbi et le BEAPA,
La maison des métallos, Etablissement culturel de la Ville de Paris.