Qui suis-je maintenant?
Créé en 2011 au Théâtre de l’Aquarium
Librement écrit à partir d’un texte de Foucault de 1977: La vie des hommes infâmes, Qui suis-je maintenant?, est un spectacle plein d’individus, de personnages à la fois réels et fictifs, d’époques et de galaxies de récits différents. Anonymat, légende noire et légende dorée se côtoient. Ces personnages traversent le spectacle et contaminent les récits des uns et des autres. Qui suis-je, maintenant? est un jeu de rôles qui fait appel à l’imagination du spectateur par une écriture musicale et chorale navigant constamment entre individu et collectif.
Mise en scène et interprétation > Stéphanie Farison, Emmanuelle Lafon, Sara Louis, Lucie Nicolas
Musique et interprétation > Fred Costa
Assistanat à la mise en scène > Estefania Castro
Scénographie > Denis Gobin, Magali Murbach et le Collectif F71
Lumières > Denis Gobin
Costumes > Magali Murbach
Vidéo > Blandine Armand
Régie générale et régie lumière > Frank Condat
Régie son, vidéo et plateau > Simon Desplébin
Construction > Max Potiron
Couture > Marguerite Danguy des Deserts et Grace Rondier
Direction de production > Thérèse Coriou
« Davantage que philosophe, Foucault se considérait comme historien, son travail s’articulant sur une recherche documentaire fouillée à partir de laquelle il élabora des hypothèses quant aux formes de pouvoir, et de savoir, structurant les différents états de notre société. Hommage et choix esthétique, l’ensemble du travail de la compagnie traduit cette démarche intellectuelle par un recours incessant aux documents d’archives qu’elle transforme en matériaux scéniques dont la forme la plus récurrente, et la plus surprenante est le rétroprojecteur . […] . Le dernier opus part de La vie des hommes infâmes, livre rêvé par Foucault autour de figures d’inconnus réprouvés par les Institutions. Et dans un climat onirique et baroque qui fait parfois penser à Genet, il évoque les études de Foucault sur la folie et son incessant travail pour montrer que le langage est un instrument primordial du pouvoir. (Re)découvrir quelques pans de cette pensée si importante suffisait à justifier un tel projet. Mais ce théâtre qui cherche à transmettre un héritage tout en se l’appropriant jette aussi des ponts entre les genres et les époques, et ouvre sur une recherche esthétique, entre le documentaire et le sensible, que F71 mène intelligemment sans jamais se départir d’une émouvante fragilité. »
Eric Demey – La Terrasse
« Qui suis-je maintenant ? achève la série et continue de surprendre. Nous étions habitués à un travail appliqué, voilà que la première apparition sur scène place cette création sous le signe de l’onirisme, voire de la démence. Si la pièce fait ouvertement référence à La vie des hommes infâmes, on pense aussi à Histoire de la folie. Les vêtements du quotidien ont laissé place à un grimage excessif, des costumes extravagants, des jeux de voilages. L’énergie précédemment politique des actrices devient poétique. «Jean-Antoine Touzard, récollet, apostat, séditieux, capable des plus grands crimes, sodomite, athée si l’on peut l’être, c’est un véritable monstre d’abomination». Habitées par l’esprit de ces gens «infâmes», vulgaires au sens littéral, elles scandent ces fragments d’existences calomniées qui avaient tant marqué Foucault et qui s’échappent sur l’espace scénique comme des chants grinçants et désespérés. «De l’homme à l’homme vrai, le chemin passe par l’homme fou», écrivait Foucault. Sans doute le collectif F71 donne-t-il adroitement à entrevoir certaines de ses vérités, agrémentées d’une pointe de folie. »
Noémie Sudre – Le magazine Littéraire
« Plus abstraite que les deux autres pièces, « Qui suis-je maintenant ? » propose un véritable univers. Un univers visuel tout d’abord fait d’une lumière très travaillée dans laquelle les personnages tout droit tirés d’un monde onirique évoluent en silence. D’un jeu de photos et de phrases projetées sur plusieurs rideaux depuis quatre rétroprojecteurs présents sur la scène et le tout sur le rythme endiablé qu’impose le musicien qui accompagne les comédiennes. L’univers sonore est également magnifique avec la présence sur scène de Fred Costa qui donne un relief tout particulier au spectacle. Cet univers nous rappelle par moments, les ambiances de Joël Pommerat, obscures et dérangeantes, comme un conte noir. Pour ce spectacle, le collectif 71 s’est étoffé et a su s’entourer de nombreux talents. A la lumière Denis Gobin, également auteur de la scénographie avec Magali Murbach (qui signe par ailleurs les costumes), Estefania Castro à l’assistanat à la mise en scène, apportent beaucoup à cette création. La troupe trouve avec ce spectacle, avec cette équipe, une belle maturité et évoque avec beaucoup de poésie ces histoires singulières, ces témoignages d’un moment de vie, sans début ni fin, juste un temps présent. »
André Antebi – Un fauteuil pour l’orchestre
La Concordance des temps – Collectif F71, Arcadi (Action régionale pour la création artistique et la diffusion en Île-de-France), Le Carré, Scène Nationale de Château Gontier, Collectif 12, Théâtre du Crochetan, avec l’aide à la production de la DRAC Île-de-France, de la SPEDIDAM et le soutien du 104,
Coréalisation le Théâtre de l’Aquarium.
Théâtre de l’Aquarium,
Théâtre du Crochetan – Monthey,
1er Festival de l’Histoire de l’art – Fontainebleau,
2012/2013
Théâtre des Quartiers d’Ivry